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Les indications de l'atelier conte.

 

Disons d’abord qu'on ne rencontre jamais de vraie contre-indication. Prudence toutefois en crèche avec les enfants très jeunes : là, préférer chansonnettes, ritournelles et comptines. Attendre qu'ils aient entendu parler du loup pour en parler. Prudence aussi dans les institutions où la fonction thérapeutique ne peut être partagée. Les résistances institutionnelles peuvent transformer un atelier qui se voulait apaisant et organisateur en un lieu d'agitation et de passage à Pacte. Il vaut mieux, alors, pour commencer, se contenter d'un contage de loisir pour sensibiliser l'environnement et faire émerger une demande. Il arrive de rencontrer, en bibliothèque ou à l'école, des parents qui se disent choqués par le contenu de certains contes et souhaitent soustraire leur enfant à de tels archaïsmes qu'ils disent générateurs de cauchemars. Dans nos sociétés, les enfants même très protégés sont continuellement en contact avec toutes sortes de violences (journaux, télévision, affiches publicitaires, racket, à l'école ou dans la rue). Le conte pour ceux qui en ont l'accès est un bon moyen pour décanter les angoisses de ce genre d'agression. Bien sur, la Bête du Gévaudan n'existe plus dans nos forêts mais la métaphore du prédateur de l'oralité reste nécessaire et incontournable même pour l'enfant auquel on a évité d'en parler. L'enfant ne trouve pas la peur du loup, il la crée, par nécessité interne. Les enfants ont des rêves et des cauchemars en période de résolution des conflits de leur: maturation psychique inconsciente. Seuls les cauchemars et terreurs nocturnes répétés sont à traiter. Lorsqu'on rencontre ces enfants, on s'aperçoit que ce sont ceux-là mêmes qui n'ont pas trouvé d'apaisement dans leur environnement. Leurs parents sont souvent phobiques, rigides ou trop protecteurs.

 

 

 Les contes à dormir debout sont ceux qui endorment le mieux les enfants, faisait remarquer Marthe Robert. Ces enfants n'ont pu probablement ni jouer avec la peur du loup ni avec la curiosité sexuelle. L'angoisse restée libre et flottante pourra se manifester n'importe où, n'importe quand. Il aurait été plus confortable pour eux qu'elle fit déplacée sur le loup, l'ogre ou la sorcière. Il leur suffit alors d'enfermer la sorcière dans le four. Les contes donnent toutes sortes de leçons intéressantes à entendre.

J'ai connu un enfant qui faisait le fanfaron et dénigrait l'atelier conte qu'il fréquentait pourtant assidûment : «  Les loups ça n'existe plus » disait-il. «  Il y en a encore en Russie mais c'est loin. Les chiens-loups, ça existe mais il y a des maîtres-chiens pour les tenir » Voila les arguments de la réalité qu'il avançait tout en écoutant des contes. Avant de quitter l'atelier, il ouvrait les placards et vérifiait les portes voisines. La conteuse un jour, lui demanda le pourquoi de ses gestes : «  Je cherche s'il n'y a pas un loup  » répondit-il sérieusement.

 

a. Les indications en institution

 

En institution, l'atelier conte aura à s'intégrer en complémentarité avec les autres techniques de soins. Peuvent en bénéficier toutes les dysharmonies, qu'elles soient psychotiques, névrotiques ou déficitaires.

En hôpital de jour, l’atelier conte se situera a diachroniquement, après les ateliers régressifs tels que eau, maternage, pataugeoire, peinture au doigt, etc. qui essaient de trier les confusions de zones dans l'espace symbolique corporel ( intérieur / extérieur, moi / autre, oral/anal et génital). Le conte propose une gestion de l'espace symbolique organisé depuis des millénaires en tenant compte des archétypes de «  l'inconscient collectif  ». C'est un travail à la fois individuel et groupal. Lorsque le sujet s'y sera suffisamment repéré, il pourra fréquenter l'atelier psychodrame qui abordera l'organisation de l'espace symbolique individuel et familial en utilisant au début la structure du conte comme outil de pensée.

 

D'autres ateliers (groupe, poney, terre, jeux, peinture, etc.) aideront en complémentarité l'enfant qui pourra alors bénéficier si c'est nécessaire d'une psychothérapie individuelle avec un analyste de préférence à l'extérieur de l'institution. Ce travail est alors beaucoup plus clairement pris en compte par l'enfant et sa famille. On peut donc considérer que l'atelier conte est un précurseur, une sensibilisation, un mordançage pour le travail psychothérapique individuel quel qu'il soit. Dans les milieux défavorisés, le conte reste souvent le seul

médiateur thérapeutique que l'enfant puisse continuer à fréquenter quand il n'a plus de « portage » institutionnel.

La fonction organisatrice du conte lui permet d'utiliser ailleurs les séquences qui ont été bonnes à penser face à des conflits internes révélés par l’atelier.

 

b. Les indications dans les centres médico-psycho-pédagogiques et les consultations de secteur

 

Dans le secteur, nous réservons l'indication d'atelier conte aux enfants entre 3 et 7 ans qui présentent des problèmes d'immaturité : retard ou absence de langage oral ou écrit, retard de maturation dans le temps et l'espace, difficulté d'abstraction, retard à l'organisation du graphisme et du dessin, blocage à la lecture et à l'écriture, symbioses anxiétés, instabilité, etc. Les enfants sont pris en charge pendant une année scolaire en grouse de 6, hebdomadairement. En un an, 2 sur 3 récupèrent une maturation normale leur permettant de faire les acquisitions demandées au cours préparatoire pour leur classe d'âge. Pour les autres un travail psychothérapeutique ou des rééducations sent nécessaires.

L'atelier conte de maturation est rapidement devenu une solution recherchée par les enseignants et les psychologies scolaires qui repèrent bien ces enfants intelligents qui seront en échec en C.P. parce qu'ils ont un retard de maturation par rapport à leur classe d'âge. Ces enfants, s'ils ne sont pas pris en charge, entrent en C.P. avec un déficit de l'orientation temporo-spatiale, des confusions dans leur arbre généalogique un flou sur l'identité sexuelle et la différence des sexes, une incapacité de sériation, etc.

lls seront étonnés de voir leurs camarades apprendre à lire et à écrire dès le premier trimestre alors qu’ils en sont, eux, incapables. Ils vont vivre une situation d'échec qui laissera des séquelles pour leur futur appétit scolaire. L'atelier conte peut prévenir cela. L'idéal est de le mettre en place en moyenne section de maternelle.

Les avantages de ('atelier conte comme moyen de prévention de l’échec scolaire lié à des problèmes de dysharmonie de maturation sont les suivants :

 

 

 

lls n'entraînent que peu de résistance des familles car le conte «  tout le monde connaît. »

L'atelier conte est préféré par les enfants et les familles aux classiques régulations. Il est ludique et peu générateur d'opposition.

L'absentéisme est deux fois moindre que pour les séances de rééducation ou de thérapies.

Les parents (les mères le plus souvent) qui accompagnent l'enfant peuvent être pris en charge en groupe avec un soignant dans la salle d'attente. En effet, l'atelier conte «  rasSemble. » un pool de questions et de fantasmes que ce groupe a toujours en commun. L'atelier dure une heure avec la régulation.

 

L'espace idéal serait ainsi conçu :

. une salle close. 6 enfants maximum. 1. conteur. 1 ou 2 soignants auxiliaires. 1 observateur ;

. un temps de jeu de rôle et de dessin ;

un temps de régulation après chaque atelier (une demi-heure) ;

. un couloir ou un sas de circulation entre l'atelier et le groupe des parents (parfois accompagnés des nourrissons de la fratrie) ;

. une salle (d'attente ou autre) où les parents peuvent être assis en rond et parler de façon informelle avec un soignant (toujours le même). Ce soignant participer à la régulation avec les animateurs de l'atelier pour permettre le croisement des productions des deux

groupes, si l'on s'intéresse à l'interfantasmatisation.

 

Un principe de fonctionnement : si un enfant est en difficulté (symbiose, angoisse) il pourra sortir de l'atelier et rejoindre le groupe parental. Sa résistance lui est alors analysée par le soignant du groupe parental. Il peut aussi rester dans le couloir entre les deux espaces. Un des soignants peut venir le soutenir dans ce sas éventuellement avec un support musical (comptines de séparation de la tradition locale).

Une règle est énoncée au début : les parents ne doivent pas entrer dans l'atelier des enfants. Cette contrainte permet un intéressant travail sur les commentaires des mères autour des bruits qu'elles entendent (pleurs, rires, chansons, bruits divers). Il est apparu que très souvent ces parents demandent pour eux aussi des contes ou interrogent sur le contenu des contes. Nous restons discrets dans cette métapsychologie. Par contre, nous leur offrons thé ou café. Il faut nourrir dans la réalité les mères symbiotiques si l'on vent que leurs enfants s'ouvrent à, la nourriture métaphorique des contes.

.A la fin de l'atelier, les enfants rejoignent leurs parents et peuvent demander une boisson ou des biscuits. Le groupe des parents nous parait essentiel pour un meilleur rendement de l'atelier. L'accueillant soignant doit être convivial et formé à la dynamique des groupes. Pour les populations très défavorisées avec lesquelles nous travaillons, donner du sens, faciliter l'échange suffit au travail du groupe. L'interprétation classique sur le transfert est inadaptée et génératrice de résistance ou d'incompréhension.

 

 

 Extrait de "Petit poucet deviendra grand" P Lafforgue

 

Petit Poucet deviendra grand : Soigner avec le conte de Pierre Lafforgue (l'édition *mollat* est épuisée mais il y a une édition en format poche à

Payot; (Petite bibliothèque Payot) ; ISBN : 2228896411
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